J'ai hâte de fuir

J'ai l'âge des fêlures à fleur de peau Le sang qui dans un tour Fait d'un rien des torrents de sève éparse et trouble Flibustier des idylles érubescentes Contingences libertines Ont le goût défendu des larcins cleptomanes J'ai l'âge des plaisirs à l'entour De doigts entremêlés Qui se perdent dans la rouille de tes soies humides Puis dans les blés d'hirondelles câlines En exil passager Sur mes berges, réceptacle du rouleau des marées J'ai hâte de fuir J'ai hâte de fuir Tachycardie naissante à tous les coins de rue Je déleste l'esseulée De sa tension pudique, de l'écharpe à l'échine On se donne à l'envi sous des porches noircis Je malmène et moleste De la belle la moirure déchirée de sa mise J'ai l'âge de tous les âges, les libertines Prêtes à se vouer aux chatteries kinésiques De phalanges elliptiques Majordome chevronné pour vous servir Ses draperies élimées Usufruit héritier du jeu de nos ceintures J'ai hâte de fuir J'ai hâte de fuir J'ai hâte de fuir C'est un jeu, c'est mon cuir Qui se trame, qui se joue sur l'hôtel de l'hédonisme J'ai hâte de fuir De m'enfouir, me languir En vous J'ai hâte de fuir Éblouir, me bleuir À vos charmes, vos côtés, vos à-côtés, votre volupté J'ai hâte de fuir M'évanouir, m'épanouir De ce joug