asra arazcut 6:15 şarkı sözleri
Foule silencieuse, les regards scannent et analysent
Les façades grises, reflètent dans les pupilles et paralysent
Le paradis, s'il existe n'est que fiscal
Les anges sont produits à la chaîne, dans les classes d'Uni Mail
C'est jour de marché à la plaine, regarde les roms qui s'caillent
Les toxs qui s'cament et madame tout le monde qui s'taille
Rejoindre son catalogue Ikea : sa cage de cristal
Teintée, cacher les éclats, l'illusion d'idéal
Terne, morne, synthétique comme tout ce qui t'entoure
Une patrouille de flic, ce type qui sait que c'est son tour
Entourloupe sur le trottoir, gramme de coke dans l'costard
Comme par hasard, les flics arriveront trop tard
Et c'est le gosse noir qui prendra deux gifles pour la peine
Madame tout le monde éprouve la gêne et détourne le regard de la scène
C'est pas ses affaires, et de la merde elle en a assez
Regarde par terr, elle sait qu'elle s'est ramassée
Car cravacher ne suffit pas, là
Où l'ascension n'est qu'exception, la déception
Se lit sur toutes les rétines, si t'as des questions
Rachète un peu de résine, retourne à la maison
Mais retourne à l'usine; retourne à la raison
Il faut gagner sa croûte, être quelqu'un sa coûte
Après les profs, y'a les patrons et c'est sans doute
Que tu es redevable, alors le salarié écoute
Si rôdée est la rhétorique, l'oppression n'est pas que théorique,
En pratique, bandit rime avec nantis, ce que j'en dis
La loi protège des intérêts, le cash, autrement dit
Le pauvre raque sinon les poursuites frappent tant que t'es en vie
Mon rap contact attaque, développe mes démentis
Ils effacent mes tags, voudraient que la pub stimule mes envies
Mais en vrai, c'est en vain, je ne rêve ni d'être un dandy
Ni un gentil bambin, ni de faire partie de ceux qu'on dit
Être des gens bien, d'apparence soignée
La beauté ne tient pas dans une robe de soirée
Les talons dans les pavés, embrouille au bout de la nuit
Les étalons de s'étaler petites bastons entre amis
Débris de bouteilles dans les préaux, business de métaux dans les buildings
Dis moi, où donc est-ce que ça pue le crime?
Les menottes, ne raient jamais les Rolex
Calcule tes revenus, choisis le maton ou les hôtesses
Salon de luxe, vitrines alléchantes
Manteau, mocassins, ou quart d'heure de détente
Les fantasmes des fantassins deviennent le nerf de la guerre
Victimes en abri PC : moderne est la galère
Nul besoin de se baisser, pour voir qui rame dans les cales
Des barons des affaires, c'est à fond que je déblatère
Sur mes ballades urbaines, misère humaine calculée
Par quelques énergumènes, tu mènes ou tu l'écrases
Mégots dans le cendar, ma fumée se dissipe
Dans celles des pots d'échappements, des bagnoles des gens en retard
Heure de pointe : silence dans un bus blindé,
Le peu de lumière stoppé par les vitres teintées
Éreinté.e.xs, par l'absurdité, la surdité
De nos interlocuteurs, la peur qui met de côté
Parfois ça se règle au cutter, souvent les gens préfèrent mober
Hypocrites, enrober la claque, puis se dérober
L'attaque est subtile, voire légale puisqu'elle est votée
Tu peux déconner, t'as le bon avocat pour t'escorter
T'as les mille balles de l'heure, t'as les contacts donc c'est ok
La petite frappe assise là, elle risque d'écoper
Victime d'un commis débordé, l'issue est téléphonée
Le 20 minutes titre, mais il n'y a personne pour s'étonner
L'État resserre l'étau, check les cerveaux exploser
T'avais ta volonté, ils ont la contrainte pour l'éroder
La fatalité... championne toute catégorie
La normalité, soigne le doute par la phobie
La folie ne se reconnaît pas, donc je la décris
L'atonie fléau des villes, les visages aigris
Un bonjour qui surprend; un sourire pas compris
Un coup d'œil trop fuyant, la sensation d'inaccompli
On prend le pli, prend soin de l'allure de nos enveloppes
Des colis qui décollent à heure fixe quand le réveil sonne le top
Départ pour le stock, pointage, entrée en service
Exercice de fonction, les petits pions qui sévissent
Les boulons se vissent, font la rotation de l'hélice
Elle coupe des têtes, fait du biz sur le dos des vices
Elle trie et récupère : du rock elle a fait Elvis
J'énumère ses tares mets en lumière celles qui la ternissent
Les lingots sont en barre; mais proviennent-ils de la terre suisse
Ou de l'exploitation, de l'exportation des épices
Jusqu'à la traite d'être humain, voilà ton confort
Ton bus chauffé, t'es né du bon côté au bon port
Ta tablette, ton coton pas chère, et tes gadgets
Tes baskets trainent dans la demer pourtant tu te la pètes
De la Jonx à Bel-air, le Rhône déborde de bar à vins
Des baratins d'embourgeoisé.e.x.s, place des Volontaires
La truffe dans la poubelle, ces chiens d'flics qui font la ronde :
500 ans d'Histoire résumés en quelques secondes
On compte les bénéfices, et les chiffres d'affaires
On sur-élève les édifices, au contraire des salaires
Manutentionnaires moulus, caissières au bout du
Rouleau les tickets de caisse sont longs comme on est goulus
Avide du vide du néant, rêve d'être foutu.e.x.s comme sur papier glacé
Cassé.e.x.s en bas-âge, signature en bas de page
Fruit d'un mariage de deux frustrés qui projettent
À la télé ils promettent, à 15 ans des plans sur la comète
Dépression de quadragénaire, solitude de la retraite
Des bons mots sur les repères, et des pilules pour recette
Cocktail à base de peur, consommateurs tétanisés
J'observe la rage au coeur, car il est l'heure de clarifier
Que la pérennité d'une société ne peut reposer
Sur l'oppression d'une minorité, l'accumulation
Causée par le dépossession, d'une majorité
C'est aller droit dans le mur, je suis à l'étroit dans le dur
Des dalles de béton, de la solitude de la foule
Froid c'est que le prénom, c'est Ferdinand chez Ford
La pieuvre formate le moule, en excitant les hordes
Faut-il encore que le sang coule, pour délier les cordes?
Mes talons frappent le béton, au son du charley
J'ai le waka de Fela, dans la jungle concrète de Marley
Je marche avec le fonk, constate le monde dans mon carnet
Rap avec le fonk, en direct de ton arrêt
De bus désert, attendre des heures
Des mois, des années, comme tous ses prédécesseurs
Finir par caner, camé.e.x.s par leur dope
Des dealers embarqués, des PDG qui roulent à la coke
Ça se passe sous mon nez, les banquiers ont leur quartier
Bienvenu.e.x.s à Calvingrad, internationale cité
La carte postale tachée du sang des peuples pillés
L'arrogance de l'industriel, qui se dit civilisé
De simples mortel.le.x.s que l'étau létal morcelle
Que le cashflow ensorcelle, j'attends que la corde elle
Craque et qu'un salle hors d'elle, foute un putain d'bordel
Ilot 13, Cornavin, juste un battement d'ailes
À l'ombre des enseignes, aux côtés des gens seuls
J'avance et l'on m'enseigne, à gentiment fermer ma gueule
Je grave, je graff, je rap, je crache
Je racle, je crache, sur la tâche de l'affiche
La vie à crédit, c'est le cash qui t'aguiche
Du plastique en prime time, épiderme pastiche
Crever à crédit, et se le cacher jusqu'au bout
Maquiller le mépris, de la peinture jusqu'au cou
Parfumer la putréfaction, les pupilles sans vie
Patienter pour son cancer, en trompant l'ennui
Pierre par pierre, c'est son enfer qu'on bâtit
Finir cadavre dans la nuit, croire qu'on nique la vie
Les claques se distribuent, inlassablement
Du fond de mon bus; j'observe l'acharnement
De l'absurdité quotidienne, et sous ma visière
Du gros son dans les casques: on désespère

