Art et Misère

J'étais là, le nantis dans son palace arboré Surplombant la ville et tous ses départs de fumées J'étais venu voir, la disparition de la forêt J'ai touché du bois pour que ça finisse de brûler Mille instants de vie qui se confondent en un instant Le bruit constant des taxis, le cri des enfants La symphonie des volatiles, les chants protestants L'orchestre invisible qui est pourtant si touchant Au rythme des machettes découpant les ligneux Le roi soleil qui disparaît dans cet esprit brumeux A ces gosses qui courent, qui jouent et qui s'amusent Un ballon de fortune au milieu d'une terre rouge qui fume A cette chaleur humaine et ces forts caractères Que l'histoire a tenté de mettre six pieds sous terre Moi qui suis venu là, croyant faire bonne route Je me vois maintenant si loin d'apporter rien qu'une goutte D'apporter rien qu'une goutte Eh Cameroun eding dzam eding dzam Eh Cameroun eding dzam eding dzam Eh Cameroun eding dzam eding dzam Eh Cameroun eding dzam eding dzam Aller petit va en ville pour étudier la semaine Et reviens au village pour cultiver le week-end Main-d'œuvre infantile non plutôt transmission Voulez vous rompre ces chaînes de savoirs qui perdurent Depuis des générations, c'est quel genre de relation, sous la pression Des parents pour la dote, le mariage et les enfants, voilà encore contradiction Question du genre difficile à traiter Changer des rapports de force qui sont ancrés Va idre au roi, de laisser place à la dame Elle qui est si forte et si indispensable Elle ira jusqu'au bout pour assurer son ménage Mais le roi reste autour de sa case et garde le patrimoine La femme, restera le premier habitat de toute l'espèce humaine Comme cette potion quotidienne faite d'artemisia A la fois bonne pour mon corps mais que l'esprit trouve amère Je bois ce pays si riche ou règne art et misère Et ces contradictions qui viennent s'emparer de moi Eh Cameroun eding dzam eding dzam Eh Cameroun eding dzam eding dzam Eh Cameroun eding dzam eding dzam Eh Cameroun eding dzam eding dzam