Le temps

On lui donne le pouvoir de tout arranger De tout adoucir, de tout révéler, Certains n'y voient qu'une salope qui s'enfuit D'autres un remède à tous les maux de la vie Moi je vois les sourires qui deviennent tes rides Des regards qui s'éteignent, des lueurs de vide Des corps qui s'arrondissent, des yeux qui jaunissent Des hurlements, des couloirs qui puent la pisse La terre comme un compteur, ne tourne que dans un sens Certes, en attendant, en se retend la panse On échange de bons mots, parfois même on rit On en oublierait qu'entre nos doigts il fuit Le temps est fourbe, cynique, cruel et assassin Et je m'enroule, comme une liane au quotidien Je me fonds dans la foule, j'évite de penser à demain Au temps qui coule, cynique, cruel et assassin Le rebelle que tu étais a le dos courbé Le temps a le don de tout faire plier De tout corrompre et de tout détruire Et même d'édenter les plus beaux sourires Ne compte pas sur le pognon, pour tout arranger Le temps est vachard, ne rend jamais la monnaie Dans la danse macabre qui nous attend demain Pauvres et riches se tiennent ensemble par la main Nos corps s'écroulent, toujours plus tristes et plus vilains Et l'on se saoule pour ne pas voir plus loin En un seul moule on évite de penser à demain Au temps qui coule, cynique, cruel et assassin Allez Rollais, remets une tournée La vie est brève, faut pas traîner Et buvons joyeux en attendant la mort Allez Denïce, remets une tournée La vie est brève, faut pas traîner Et buvons joyeux en attendant la mort Le temps est fourbe, cynique, cruel et assassin Et je m'enroule, comme une liane au quotidien Je me fonds dans la foule, j'évite de penser à demain Au temps qui coule, cynique, cruel et assassin Nos corps s'écroulent, toujours plus tristes et plus vilains Et l'on se saoule pour ne pas voir plus loin En un seul moule on évite de penser à demain Au temps qui coule, cynique, cruel et assassin