dISPARITION

Quand on est adulte à 8 ans on redevient ado à 20 L'auto-stoppeuse a hurlé quand on passait près du ravin C'est vrai qu'on a frôlé la mort alors on a trollé la vie P'têt qu'elle était beaucoup trop belle et moi j'étais trop laid l'ami Le jour peut détrôner la nuit, encore faut-il ouvrir les stores Mais quand on vit comme des rockstars y'a de la drogue dans le drugstore Des regrets ou des remords ? on sait jamais lequel est mieux Alors en vrai, le mieux, c'est de n'avoir aucun des deux Aucun des Dieux dont vous parlez n'a répondu à nos prières Mais le diable est venu sécher la pluie pendu sous les paupières Puis il s'est plus jamais barré Et on s'est garé à l'arrache sur la route des âmes égarées On a erré dans les villes mortes et les villages fantômes À fredonner la mélodie que la dame blanche dans les virages chantonne Le visage déformé par la défonce Situation épineuse quand fille en fleur parle à des ronces Pas d'adhérence au sol on a fini dans le fossé En fond sonore des histoires de fours qui sentent le réchauffé Et puis les étoiles ont filé sans exaucer nos vœux C'est difficile de déloger des démons élogieux Demain j'aurais forcément vos problèmes d'adultes Sauf si je me bute... mais c'est pas le but. Alors laissez-moi kiffer encore le truc Faire comme si la vie n'était pas une énorme... J'serais jamais vraiment poli Peut-être parce que j'aimerais avoir encore 17 ans, Enfoncer l'accélérateur lâcher l'volant dans un élan d'folie Au lieu de croire qu'on peut ouvrir son cœur qu'en le disséquant J'ai la mélancolie des fins d'soirées, Le goût amer du dernier verre qu'on lève à nos destins foirés Nous on aura essayé même si ça paraît pas, Peu importe, un jour ou l'autre tout disparaîtra Dans un feu de joie vous avez brûlé vos cours Mais au fond d'toi tu voulais hurler au secours C'était le dernier été qui en était vraiment un T'aurais aimé qu'il soit sans fin et qu'y ait plus jamais d'lendemain C'est le début du grand 8 après la grande montée Avant que tout accélère et que tu te sentes tomber à la vitesse de la lumière vers la fin de la boucle Regard vide sur l'appuie tête nuages en plein mois d'août Tu ne peux plus vivre à ce rythme là Justifier ça en trouvant toujours pire que toi L'horloge tourne et n'risque pas de s'arrêter elle laisse les soldats à terre mourir comme tes rêves comme ton vrai caractère Tu te reconnais plus et les filles ne rient plus à tes blagues Tes potes ont des relations stables toi t'as qu'une passion d'shlag Aucune situation viable Et contrairement à ce que tout le monde prétend même les garçons chialent T'as milles fois voulu briser le miroir de la salle de bain Même ça tu le remets à demain T'étais toujours dans le pogo dormir une heure dans une polo Avec tes reufs dans une coloc comme dans une colo Mais là tu te persuades de pas être alcoolo Et des fois tu t'évades devant deux - trois photos Mais va falloir lâcher prise car tu risques d'échouer Comme quand elle a rompu comme quand tu as donné tes jouets Laisse la nostalgie être ce qu'elle est Le fantôme de moment que tu ne revivras jamais T'y as passé ta jeunesse mais tu reconnais pas l'skate Park L'ado boutonneux sur sa planche sera toujours là quelque part Y a la vie d'après on t'en parlait t'écoutais rien Celle qui les rend incassable ou qui coupe les liens De l'autre côté y a peut être celle qui te rendra le sourire Une cigarette avant de disparaître car tout ça doit mourir