OVR #1 : Chute libre

Eh oui moi aussi elle m'a prise Ca ne fait qu'un an que je suis sortie de la crise La dépression m'a emballé au fond d'un sac mortuaire Jeté aux larges portuaires Où tu ne vis plus faut que tu erres Dans sa souffrance elle m'a tout pris Mon âme, mon sourire, ma famille, ma joie de vivre Je crie à l'aide, on m'a gavé de pillule Qui ont ancré dans mon esprit des images qui simulent la fin Tu sais, de tout, de rien Je me suis retrouvée face à ce passage piéton Où cette voix dans ma tête m'a dit Traverse voyons Les voitures t'apaiseront En passant sur ton corps elles écraseront tous tes démons Tu sais, t'as plus cran A quoi sert ta présence dans cette vie de toute façon Tu sais, tu te défonces Pour oublier qu'ici bas ce que tu fais n'a plus de sens Alors arrêtes T'es pas capable de traverser Sale lâche Peut-être que tu serais plus capable de t'affamer Je veux voir tes os sur ce corps que t'as maltraité Si aujourd'hui mon art je peux le partager C'est que j'ai pris rendez-vous avec la mort mais qu'elle l'a annulé Je l'ai touché du bout des doigts cette paix Elle remontait au fond de ma gorge saleté Je l'ai croisé un beau matin ou une nuit ou dans l'abîme Au nom d'Ana elle répondait, taspé Eh oui qu'elle m'a fait miroiter cet aspect Sans arrêt dans ma têté pour me faire la bise Qu'elle était belle et rassurante c'est suspect Et d'une finesse imposante comme l'or Si j'avais su qu'entre les mains de l'or tu gères Sache que dès lors tu perds Et que chaque fois la mort te berne, et te guette Combien resterait-il de chiffres sur la balance Je les regardais chuter aussi vite qu'une avalanche Sa lame de verre m'a empalé sur tant d'années C'est l'arme de guerre d'une condamnée C'est l'art de faire le temps d'aller Et retour et retour avec les images de la fin Ouai j'ai la dalle certes mais j'ai jamais eu aussi faim Donc au final si je n'ai jamais pu aimer C'est que cet amour à moi même j'ai pas su le donner Couverte de bleus dès l'enfance j'ai su pardonner Je pensais pas que la vie aussi aurait l'envie de me bastonner Et si j'ose enfin prendre ces vers pour me confesser C'est que les images qui simulent aussi ont cessé Si aujourd'hui ma vie je peux la raconter C'est que j'ai pris rendez-vous avec la mort mais que je l'ai annulé