far lettre à maman şarkı sözleri
Je t'écris cette chanson comme un soldat qui tombe au front
Caché dans mes tranchées que je me suis moi-même créé
Et ces balles de mal-être qui sifflent au-dessus de ma tête
Mes seules pensées, elles, font pour une seule femme, ma mère
Toi qui vantais tant ma plume, je la trempe ce soir dans mon encrier
J'en rallume une que j'écrase immédiatement dans mon cendrier
Je sens la chaleur des larmes monter, mon cœur s'emballe, mon papier devient vite trempé
Je ne sais par où commencer sincèrement, alors
Tu m'as toujours dit que j'étais un guerrier
Que l'horreur de la guerre, elle est dans ma tête
Mais ça, je pense que tu le sais déjà
Ce que tu ne sais pas, en revanche, c'est l'amour que j'ai pour toi
Plus fort que tout, plus fort que la mort, surtout
Maman, quand je recevais tes lettres
Enfermée dans des murs blancs, la vapeur des larmes embaumait la pièce
Mes yeux devenaient larmoyants, puis mouillés, puis trempés
Puis je tapais dans tout, les murs, les chaises, les tables
La tête sur le froid du marbre, du même mur où j'ai fait saigner mes poings
Et le sol où je suis tombé froid
Et ces quatre murs et ce lit cloués au sol
À deux, moi et mes fêlures, et ma tête qui devenait folle
Moi qui voulais juste un seul coup de fil, un seul, juste un seul
Car la vie, au bout du fil, je me rends compte que la vie file
Que tu n'es pas éternelle, loin de là
Que quand les souvenirs défilent, quand les images reviennent
Quand les sourires revivent, quand les ténèbres m'assènent
Au loin, ma pensée va à ton visage, à ton courage, à ta bravoure, à ton amour
À nous, quoi, à nous, quoi
Et j'y repense alors, quand la lumière est au bout du tunnel
Quand la mort nous tend les bras autant à toi qu'à moi
Que tout semble moins difficile après une bouteille de vodka
Une plaquette et deux traces de je sais pas quoi
Je me demande pourquoi je fais ça, et je pense, à toi, encore
Je réalise que sans toi, je serais rien, rien du tout
Pas seulement car tu m'as créé, mais aussi car tu m'as élevé
Car tu m'as compris, car tu m'as regardé, car tu m'as souri, car tu m'as relevé quand je tombais
Et faut dire que c'est quand même souvent arrivé
Sans toi, j'aurais rien à faire ici-bas
Et parfois je te maudis en silence dans le fond de mes nuits
De m'avoir encore une fois sauvé la vie
Alors que je passe ma vie à essayer de noyer la mienne dans mes remèdes, à ma manière
Je m'en veux, tu sais, d'avoir pourri tes nuits de cauchemar
D'avoir forcé sur la boisson, d'avoir titubé dans le noir
D'avoir mis les pieds au bord du pont
De m'enfoncer dans mon naufrage
De m'enfiler autant de cachetons
De ne pas avoir voulu y croire
Je m'en veux, tu sais, de t'avoir fait vieillir lentement
Accablée de chagrin et de peur
Mais t'es immortel, t'es immortel, merde, tu te souviens
Tu me l'avais dit quand j'avais 8 ans, que tu quitterais jamais cette Terre
Qu'on allait trouver un super médicament magique
Et que Maman, elle allait jamais mourir
C'est toujours vrai, je t'en supplie, dis-moi que c'est toujours vrai
Je donnerai ma vie pour qu'on épargne la tienne
Je donnerai tout, tout pour qu'on s'étreigne jusqu'à l'extinction même de l'univers
Je buterai la planète, toute entière
Juste pour que te parvienne mes quelques prières
Je tuerai pour enlever tes cernes
Je tuerai, pour qu'on ait plus à revivre
Certaines scènes
Je me battrai uniquement pour te rendre fière, uniquement
Et même si plusieurs fois j'ai voulu partir
Jamais je n'ai voulu te quitter, toi, Maman
Et si aujourd'hui je suis encore là
C'est uniquement dans le but de voir la fierté dans tes yeux marrons bruts
Que ton cœur s'apaise enfin, qu'il batte et vive
Comme avant, tu t'en souviens, quand tout allait bien
Avant
Alors si je continue ce foutu combat aujourd'hui, je te le dis, Maman, c'est pour toi
Et même si je peux pas réparer tout ce que j'ai brisé, tout ce que j'ai cassé
Les mots ne suffiront peut-être pas
Là où les actes ont manqué, là où les cris ont parlé
Mais là où l'amour, lui, a gagné une fois de plus
Maman, Maman, si je pouvais, je t'emmènerais sur la lune
On avancerait loin et on dirait la mort de nous lâcher
D'aller se faire enculer et d'arrêter de nous courir après, Maman
Tu m'as dit que tu serais toujours sur mon épaule
Je veux pas te compter parmi les étoiles
Je veux que tu me relèves quand je me taule, toi, qui es tellement génial
Je veux que tu calmes mes psychoses
Qu'on parte dans un monde idéal
Mais que toi, tu partes jamais
Mais Maman, tu savais
Si tu savais combien j'en ai bavé, être heureux, je le serais sûrement jamais
Mais cela m'importe peu
Je veux juste voir ce sourire sur ton visage
Car ce bonheur médicamenteux n'est en réalité qu'une carapace
Et tant mieux, tant mieux, car je suis presque heureux, presque
Heureux que tu n'aies pas eu à m'enterrer
Heureux de ne pas voir tes larmes couler
Heureux de ne pas te voir t'écrouler
Heureux de pouvoir juste te regarder
Comme tu me l'as dit, je suis sur ton épaule
Aujourd'hui et à chaque pas de ta vie, si court soit-elle
Sache que, bah, c'est réciproque, merde
J'ai pas grand chose, tu le sais, mais je donnerais tout
Tout ce que j'ai pour que tu restes avec moi, que tu me pardonnes et que tu m'aimes
Et que tu restes avec moi
Maman, je crèverais pour toi, merde, alors reste avec moi
Et je resterais avec toi, je donnerais tout, c'est promis
C'est promis, Maman, reste avec moi
Et je donnerais tout, c'est promis
Pour toutes les Mamans du monde, celles qui sont là
Celles qui ont disparu, celles qui dorment aux cieux
Et celles qui ne dorment plus
On n'a qu'une mère
Alors dites-leur que vous l'aimez
Je le fais aujourd'hui
Je t'aime, Maman