Triptyque

Il finit d'écrire Et regarde, satisfait La dernière phrase mourir Et l'encre s'échouer Comme un dictateur au repos Qui arrange les mots Au gré de ses caprices Il les plie à ses pieds Le public est ravi Locutions terrifiées Impassible, il les observe Qui se vident de leur sens Il tord le corps du texte Qui se répand en souffrances Et de toutes ses longues lettres Il ne garde que ce qui l'arrange Il fuit Si mes morceaux sont si longs C'est que j'ai peur de ce qui vient après Si mes morceaux sont si longs C'est que j'ai peur de ce qui vient après Mes morceaux sont si longs Est-ce que tu sais ce qui vient après Si mes morceaux sont si longs C'est que j'ai peur de ce qui vient après Elle s'appuie sur le guidon et me regarde Me voit cinq ans après Et moi ma tête mélange plusieurs visages Je m'assois sur la berge Tes morceaux sont si longs, dit-elle en riant Écoutant mon triptyque Si mes morceaux sont si longs C'est que j'ai peur de ce qui vient après