L'Ennemi

Est ce que tu sens le vent qui gronde Dans le ventre du monstre Celui qui chante Celui qui mange les ombres Avant de régler sa montre Brûlé par le soleil Des larmes sous les orteils Pays des merveilles Et la muse, teinte vermeille Transforme les étoiles en grain d'sel J'entends, tes cris, j'attire mes larmes je vise plus fort je suis J'entends, mes cris, j'attire tes larmes, je vise plus fort je suis l'ennemi J'entends, ce petit bout de toi, et toi c'est moi, Regarde nous comme on n'fait qu'un sous le même ciel Je vise, j'entends, nos deux voix qui s'emmêlent Et qui se pourchassent dans les airs avant d'se noyer dans le même sol et puis J'entends, mon coeur qui glisse des deux côtés de ta main à la mienne Comme nos deux larmes qui ont le même sel Je vise j'entends, ton oeil dans le mien, ton souffle dans le mien, Et ton corps dans le mien, dans le dans le mien J'entends, tu me cris de murmurer plus fort encore, plus plus plus fort encore Je vise, j'entends, tu danses dans ma tête comme un animal fou Plus fort encore, encore J'entends, tu voudrais que je lâche Et que mon visage t'appartienne dans le moindre contour, Je vise j'entends, deux corps dans un corps Deux coeurs en un corps, encore, encore, encore J'entends le vide sous le vent, ce long silence J'entends, ton rire soulevant mon âme en fond J'entends ce duel insolent aux portes des remparts Bientôt je serai pliée en deux sous le charme Je flotte entre le bon et le truand Regarde les qui se battent, je joue le rôle de l'acrobate En lotus au milieu des balles Je sens mon coeur qui gronde sous le sable Le bon le truand on la même face J'entends tes cris, j'attire mes larmes, je vise plus fort, je suis J'entends ton souffle, j'attire ton corps, je vise encore, je suis J'entends mes cris, j'attire tes larmes, je vise plus fort l'ennemi