La Vague

Vie de malheurs, tous les miroirs sont cassés J'fais d'la musique pour fuir mon passé Sans ça j'ai le spleen de Baudelaire, la peur de Maupassant Échoué dans la mer tous les navires sont passés Loin de la rive y'a qu'l'espoir qui est pansé Vivre est épuisant, l'avenir est impensable Voir le monde angoissant, mourir est un fantasme Le monde est petit à côté des ombres qui m'entourent J'peux juste me dire que aujourd'hui ça va Vu que demain ce sera pire encore J'refléchis la nuit, et puis j'écris en cours Manger coupe l'appétit, fatigue me rend bourré Y'a pas d'solution, j'me sens seul même entouré Quand le manteau du spleen est rembourré Mourir est un souhait L'odeur de l'hiver est enivrante Y'a personne dans les rues et les nuits sont immenses C'est bête à dire : quand j'suis mal j'me sens vivant Mourir est imminent J'me suis pas couché quand les autres se réveillent J'ai plus d'ambition, j'me surprend même à rêver de rêver Appart "quand ça s'arrête?" j'ai pas d'autres questions Mourir est une obsession J'refléchis aux moyens J'refléchis aux lettres que je vais laisser derrière moi Ça me rassure d'y penser, durant ces nuits Infinies, passées à regarder le ciel noir J'veux aller vers elle J'en peux plus d'attendre que ce soit elle qui vienne vers moi J'commence à me faire mal, les volets fermés Le temps devient infernal Si ça n'arrive qu'aux autres Forcé d'constater que je me suis étranger J'me suis noyé sous leurs yeux Et ça n'les a pas dérangés Comment j'pourrai voir la lumière Alors Que j'me suis perdu sous la mer Ah bordel, si tu savais ce que ça fait D'se réveiller sans un brin d'air D'étouffer dans le mal-être De ne faire que de ramer Dans un océan sans fin Être seul sur la planète J'suis sur la vague