M. Propre

Je n'aime pas quand quelqu'un bat sa femme Que ça tourne au drame et que ça passe à la télé Je suis vexé, contrarié et complètement consterné Que ce soit à Vilnius ou à Paname Pensionnaire de la mistoufle devant ma bibine Je dispense des cours magistraux de vie heureuse Kaar Kaas Sonn vous épargne de sa hargne fielleuse La vie m'a couvert de torgnoles depuis Lénine Y a zizanie entre moi et mes parents C'est la pratique de ma sentimentalité guimauve Saint suaire : échec , je me fâche comme un fauve C'est la rogne avec mes frères de sang Monsieur Propre Clean et zen Versatile écolo, je déteste le nucléaire Me bats pour ma surconsommation d'électricité J'abhorre la pollution des cités Roule en 4x4 tel un mercenaire Gaudi en personne m'invite à Barcelone L'artiste sermonne Kaar Kaas Sonn Qui use ses tatanes sous les platanes du bd Haussmann Souqué ferme dans ses nippes tel Goldman Je veux tout ce qui est beau, les nanas avec M'offrir à Saint-Trop des virées en discothèque Que le monde chauffe ou refroidisse, je m'en tape Je critique et vous refile la patate Je mourrais sans doute à Bagdad pour le pétrole En me gavant de gnole comme au Capitole Quand la chaleur fera crever mon voisin de palier J'irai me recueillir sur sa tombe à Thiais Je détestais qu'il m'adressât la parole L'évitant systématique dans la cage d'escalier Ne souhaitant pas voir sa tronche nulle part De toute façon : vive l'individualisme Pendant la canicule, on calcule le pécule À la corrida de Nîmes on anime quand Line mime Les toreros ; ça patine, la pituite sur la sentine Encore je fumerai mon joint au volant Encore je battrai encore ma femme en arrivant Encore j'ignorerais mon voisin d'en face Votre point de vue, je m'en bats les couilles Mais quand rien ne va plus, c'est moi qui critique Laval, le 12 septembre 2003