Ode à la Lune

Réagissant à l'ascension lunaire Les murailles de nos cités délétères voient des hordes s'échapper de leurs entrailles pénitencières Usé.e.s par l'érosion de leurs corps solaires Ces Hommes -Loups brisent le marbre de leurs prisons mortifères pour gagner la forêt sanctuaire Poussées par les vents de la pensée nocturne Leurs veines expulsent le délicat poison des prédicateurs de fortune Leur œil trempé des rayons sélénites se nettoie alors des millénaires de craintes terrés dans les niches dorées de l'enclôt pastoral Fusion des globes qui redonne à leur pupille le battement avide Pulsion d'exode qui vaccine le bêlement de cette terre aride L'éclat de la Lune brûle alors de sa peau grise la certitude de leurs idées apprises Sphère galante qui, du Loup s'empara du double Elle porte en elle le miel de l'ombre Soustrayant au soleil la sueur des pantins du labeur Instigatrice de la peur et protectrice de leur heure La pomme d'ivoire fait battre l'excitation virale sous leurs armures d'albâtre Calcifiée du regard d'Hécate Leur peau se fait alors duvet de l'indistinct Panoplie de l'être commun Celles et ceux-ci devenu.e.s aveugles aux liens qui les tenaient enchainé.e.s aux mains de leurs maitres Inspirent et respirent le soufflant désir de cette ère à détruire Devenu.e.s sourds et sourdes aux ordonnateurs et ordonnatrices Les garous batifolent dans cette bergerie sans frontière Désirant la rue comme forêt Et les barreaux comme futaies Leurs coeurs mouillés du sang d'un eugénisme carcéral Réclament peu à peu justice sur l'autel d'un nouvel ordre social À mesure que s'apprivoise cet embryon vital La fièvre d'une épidémie nationale ronge les chaines du capital. Mais les rugissements du coq souverain inéluctablement résonnent Ses cordes vibrent de l'envie despote de vacciner la fougue des téméraires Se faisant héraut de celles et ceux qui se tapissent dans le silence Le maitre musèle l'impératif d'agir au nom de leur défense Lâchant les chiens de l'exécutif sous couvert d'Etat d'urgence Usant de la toute puissance des instances démocratiques Il sanctifie la sécurité de sa meute aristocratique Ses pasteurs se dressent alors hypocritement contre cette insurrection virale faite violence animale Oubliant qui de ses mains inocula le poison de cette férocité Ils et elles déclarent à ces corps souillés l'interdit de Cité