Le Nécro (par La Compagnie Païenne)

J'habite seul avec maman Dans un château vieux de mille ans Et très humide J'ai pour me tenir compagnie Deux skeletons et trois zombies Pas très valides Pour laisser maman reposer Très souvent je vais l'épous'ter Dans sa vitrine Je rôde je tourne et j'épie À l'occasion je prends une vie Même enfantine Incanter ne me fait pas peur Quand le soir tombe sur les demeures Là je m'éveille Moi mon métier se fait la nuit À l'heure où tous les chats sont gris Le nécro veille Des sortilèges très spéciaux Qui se terminent dans le caveau De la famille Et dans le village je vois que Les habitants ferment les yeux Je suis un nécro comme ils disent Vers les trois heures du matin Je vais rejoindre mes copains Qui sont au sec Au fond des caves du château Je les enserres on se tient chaud C'est sans complexe Je leur déballe mes vérités Sur les gens qui m'ont dans le nez Qui me lapide Et quand certains n'ont plus d'amour Je leur dis adieu pour toujours Dans de l'acide Je rencontre des vieux sorciers Qui veulent me tuer me supprimer Comme une vermine Sans me laisser me justifier Ils entament les hostilités Ça me chagrine Ils gesticulent et se croient forts Me pourchasser c'est presque un sport Quelle bêtise Tous ces guerriers ces justiciers Finissent leur vie dans mon grenier Je suis un nécro comme ils disent À l'heure où naît un jour nouveau Je rentre retrouver mon caveau En solitaire. J'ôte ma robe et mes anneaux Et pense à ces pauvres héros Quelle misère Je me couche mais ne dors pas Je savoure mes victoires sans joie Si dérisoires Pourquoi veulent ils mettre le feu À mon château à mes aïeux Pour quelle gloire Cela n'arrête pas mes travaux Contre la mort et tout son lot De solitude Et je sais bien qu'un beau matin Non loin de moi sera enfin La plénitude Car bientôt je les rejoindrais Aussi froid qu'eux je deviendrais Telle une liche C'est ma nature c'est mon destin D'ôter la mort de mon chemin Je suis un nécro comme ils disent