Les déracinés

Victimes d'un monde qu'ils n'ont pas pu choisir Dommages collatéraux d'un cruel empire Venus sans bagages, arrivés sans passé Chargés d'une histoire qui s'ra effacée Écrasés entre haine et indifférence Dans les débris d'un rêve au goût un peu rance Passés de quatre murs à la froideur d'une tente Des troncs déracinés pris dans la tourmente Et dans leurs yeux, des gouffres noirs Des adieux, dépourvus d'espoir Des frontières, des barricades Des barrières, l'escalade Arrachés à tout ce qu'ils ont connu de beau Un restant de vie accroché sur le dos Étrangers partout, êtres humains surtout Perdre ce qui fait tenir debout Radeaux éternellement à la dérive Déjà les bateaux semblent quitter la rive Dans un présent qui ne sait que détruire Les déracinés n'en finissent pas de fuir