L'AVENIR

Il a laissé tomber son keffieh, et ses longs cheveux blonds, il les a coupés. Tous ses carnets, tous ses dessins abstraits, dans un grand feu, il les a jetés, et peu à peu, l’espoir se fait vain et son regard s’éteint alors que les soirs succèdent aux matins. Mais il y a tout au fond du ravin une lumière crue, et ça, ça le tient éveillé, il arpente la nuit les rues, au fond d’un verre il recherche son but. Un beau matin, sans que rien n’ait bougé, il a senti quelqu’un respirer. Dieu sait s’il savait quel était cet intrus, à côté reposait une demoiselle nue. Et ce fut son sourire, et ce fut son parfum, et c’est con à dire, mais il sentit s’approcher le bout du chemin, et pour un moment, un moment si grand, toutes les voix du monde s’éteignirent en même temps, le laissant béant devant l’inconnu, la demoiselle nue, l’avenir, l’avenir…