Sous les Carpates

Nous avons pris le train comme d'autres prennent la poudre Et s'en vont à jamais, ne reviennent qu'en songe Dans les wagons de ceux qui viennent de partout Et qui savent construire des villes de mensonges Télécabine sifflements électriques Saurai-je un jour quand descendre à temps ? Mais le train est en route et les portes hermétiques Emmènent au loin Jeanne et feu son amant L'été aux Carpates Les vallées qui s'écartent Et mon cœur qui s'empale Un château, un homme pâle L'été aux Carpates Les tympans qui éclatent Et nos corps qui s'embrasent Du raisin qu'on écrase La descente est interminable La montée n'est plus qu'un souvenir Un dernier adieu au terminal Je n'emporte avec moi rien qu'un vague sourire Dis-moi si nous sommes bien loin de Montmartre Je suis comme un fruit bien loin de son arbre Tu trouves ton confort ailleurs Prendre ses jambes à son cou et son appel à cœur Le voyage ne démarre qu'au moment où on saute Que l'on compte jusqu'à trois, nos yeux plongés dans l'autre Ce n'est qu'une fois rentré que l'on se dit parti Et une fois loin de toi que j'oublie Paris Dis-moi si tu pars ou dis-moi si je reste Dis-moi si je pars ou dis-moi si tu restes Dis-moi si je pars Si tu restes L'été aux Carpates Les vallées qui s'écartent Et mon cœur qui s'empale Un château, un homme pâle L'été aux Carpates Les tympans qui éclatent Et nos corps qui s'embrasent Du raisin qu'on écrase L'été aux Carpates Les vallées qui s'écartent Et mon cœur qui s'empale Un château, un homme pâle L'été aux Carpates Les tympans qui éclatent Et nos corps qui s'embrasent Du raisin qu'on écrase L'été aux Carpates Mon cœur qui s'empale L'été aux Carpates Nos corps qui s'embrasent